Du 1ᵉʳ au 10 août 2025, Lorient a vécu au rythme de la 54ᵉ édition du Festival Interceltique, placée sous le signe de nos cousins d’Amérique. Dès mon arrivée, impossible de ne pas sentir cette atmosphère unique : rues pavoisées aux couleurs celtes, odeurs de galettes et de fish & chips, et un fond sonore permanent de bombardes, cornemuses et voix puissantes.
Chaque recoin de la ville vibrait au son des nations celtes : Bretagne, Irlande, Écosse, Pays de Galles, Cornouailles, Galice, Asturies, Île de Man, mais aussi Canada, États-Unis et même Australie. Le centre-ville, de la place Aristide Briand au port de plaisance, s’était transformé en un village-monde où artisanat, gastronomie et musique se rencontraient.
La Grande Parade : un déferlement de couleurs et de musique

Le dimanche matin, la Grande Parade des Nations Celtes a marqué un moment fort : près de 3 500 artistes – bagadoù, pipe bands, danseurs et chanteurs – ont défilé sous un ciel éclatant. Les costumes, allant du kilt écossais aux broderies bigoudènes, racontaient à eux seuls des siècles d’histoire.
Les rues étaient noires de monde, et à chaque passage de groupe, la foule applaudissait, tapait du pied, reprenait un refrain. On entendait un bagad breton enchaîner sur un pipe band écossais, suivi d’un groupe galicien aux rythmes envoûtants. C’était à la fois une démonstration de tradition et une immense fête populaire. Les 90 000 spectateurs massés le long du parcours formaient une marée humaine souriante et bienveillante.
Dix jours de musique, de rencontres et de découvertes
Le festival ne se résume pas à sa parade. Pendant dix jours, 12 scènes proposaient en continu concerts, festoù-noz, spectacles et créations originales. Au Stade du Moustoir, les Nuits Horizons Celtiques étaient spectaculaires : un mélange de sons traditionnels et de musiques modernes, lumières soignées, chorégraphies précises. Dans des lieux plus intimistes, comme le Kleub ou le Palais des Congrès, on pouvait assister à des concerts acoustiques ou à des rencontres musicales improvisées.
J’ai particulièrement aimé l’énergie des groupes venus d’Amérique du Nord : Le Vent du Nord (Québec), les chansons à texte de Lynda Lemay, et les rythmes enivrants des formations acadiennes. Les Bretons n’étaient pas en reste, avec Alan Stivell, Red Cardell, ou encore des festoù-noz où les cercles circassiens et les an dro s’étiraient jusqu’au petit matin. Entre deux concerts, le marché interceltique offrait bières locales, whiskies écossais, cidres, pâtisseries bretonnes, mais aussi objets artisanaux : bijoux celtiques, instruments, kilts sur mesure…

L’autre visage du festival : la rue et la nuit
Ce qui m’a frappé, c’est que le FIL se vit autant dans ses salles et scènes officielles que dans la rue. Des musiciens improvisaient sur un coin de trottoir, des danseurs entrainaient les passants dans une gavotte, et les terrasses résonnaient de chants spontanés. Les pavés de Lorient étaient un véritable tapis sonore, tissé de langues et d’accents venus des deux côtés de l’Atlantique.
Le soir, la ville changeait encore de visage. Les façades se couvraient de lumières, les quais s’animaient, et les rues étaient parcourues d’une foule joyeuse qui passait d’une scène à un pub, d’un fest-noz à un concert en plein air. La dernière nuit, un grand feu d’artifice a salué la fin du festival, et les musiciens restés sur place ont prolongé la fête bien après l’heure officielle de clôture.
Une conclusion en forme de promesse
Le Festival Interceltique de Lorient 2025 restera pour moi un moment rare : une immersion totale dans la diversité des cultures celtes, un brassage de traditions et de modernité, un rendez-vous où la musique, la danse et la convivialité ne font qu’un. De la Grande Parade au dernier morceau joué sur un coin de table, chaque instant a eu sa saveur. Et comme des milliers d’autres passionnés, je sais déjà qu’en 2026, je guetterai l’annonce du programme pour replonger dans cette marée humaine et musicale.